Le budget Arizona introduit une série d’ajustements fiscaux et économiques destinés à rééquilibrer les finances publiques. Au-delà des changements sur la TVA, le gaz et l’électricité, la hausse du VVPRbis à 18 % constitue un signal fort pour les petites sociétés. Cette augmentation réduit le net disponible sur les dividendes et pousse les dirigeants à revoir leurs stratégies de distribution et de rémunération. Dans un environnement fiscal plus exigeant, anticiper les arbitrages entre salaire, dividendes et optimisation patrimoniale devient indispensable pour maintenir une gestion financière durable.
Les mesures du budget Arizona : un rééquilibrage fiscal et économique
L’accord budgétaire conclu par le gouvernement de l’Arizona s’impose comme l’un des virages majeurs de la législature : un plan d’ajustement de 9,2 milliards d’euros, combinant réduction des dépenses, nouvelles recettes fiscales et recentrage sur l’emploi. Au cœur de cet ensemble, une mesure discrète mais structurante pour l’économie : la hausse du précompte VVPRbis de 15 % à 18 %.
Le gouvernement maintient l’indexation automatique des salaires, mais en introduit un plafonnement ciblé. Les revenus jusqu’à 4.000 € bruts resteront indexés intégralement, tandis que la partie supérieure sera gelée certaines années, permettant de dégager près de 1,7 milliard d’euros d’économies cumulées pour l’État et les entreprises. Cette modération soutient la réforme accélérée de l’IPP, qui concentrera ses effets sur les bas et moyens revenus à travers une baisse progressive jusqu’en 2029.
La fiscalité indirecte évolue également. Les trois taux de TVA sont maintenus, mais leur périmètre révisé : tourisme, sport, loisirs et vente à emporter passeront de 6 % à 12 %, tandis que, dans les restaurants, les boissons non alcoolisées basculeront de 21 % à 12 %. Sur le plan énergétique, la taxe sur le gaz augmentera graduellement jusqu’en 2029, alors que l’électricité bénéficiera d’un allègement, dans une volonté d’orientation vers des comportements plus durables. Ces ajustements génèreront plus de 1,3 milliard d’euros de recettes.
C’est toutefois la fiscalité du capital qui connaît le renforcement le plus net. Le relèvement du VVPRbis modifie la rentabilité nette des dividendes pour l’ensemble des petites sociétés. En parallèle, le gouvernement double la taxe sur les comptes-titres, augmente la contribution bancaire, introduit une taxe de 2 € sur les colis hors UE et revoit profondément le régime des droits d’auteur. Ces mesures visent à mobiliser davantage de recettes auprès des ménages et entreprises disposant des capacités contributives les plus élevées.
Enfin, le budget intègre des volets structurels. Ceux-ci comprennent le maintien de la norme de croissance des soins de santé avec des économies de 300 millions, l’investissement de 600 millions dans la justice, la création d’un parquet financier national et un plan ambitieux de réintégration de 100.000 malades de longue durée. L’objectif est de renforcer l’efficacité de l’État tout en allégeant la pression sur le marché du travail.
Quel impact concret pour les dirigeants de PME ?
L’augmentation du VVPRbis constitue un changement silencieux mais déterminant pour les entreprises. Le taux passe de 15 % à 18 %, ce qui réduit la rémunération nette des dividendes issus d’apports en capital récents. Sur un dividende de 100.000 €, le dirigeant percevra désormais 82.000 € nets, contre 85.000 € auparavant. L’écart peut sembler limité, mais il devient significatif lorsqu’il est reproduit sur plusieurs exercices et intégré dans une stratégie de rémunération globale.
Contrairement au discours public visant les « sociétés de management », cette hausse touche toutes les PME, qu’elles soient industrielles, technologiques, familiales ou orientées services. Elle s’ajoute à la trajectoire déjà plus restrictive sur la réserve de liquidation, aux limitations accrues concernant la rémunération des dirigeants et aux signaux répétés d’un renforcement de la fiscalité patrimoniale.
Pour les entrepreneurs, la conséquence majeure est la nécessité de revoir l’équilibre entre salaire, dividendes, tantièmes, distributions de réserves et structuration patrimoniale. Dans un environnement où la fiscalité du capital se densifie, chaque choix de rémunération doit être analysé avec davantage de précision, en tenant compte des réformes déjà adoptées et de celles à venir sur les plus-values ou l’optimisation des flux intra-groupe.
Plus largement, le resserrement du cadre fiscal renforce la nécessité d’une planification financière proactive. Les dirigeants devront anticiper l’évolution des marges, maîtriser la pression fiscale indirecte et adapter leurs arbitrages de distribution. Dans ce contexte, le rôle de l’expert-comptable devient central : traduire la complexité en scénarios opérationnels, sécuriser les décisions et accompagner les entreprises dans un paysage réglementaire plus exigeant.
Dans ce contexte compliqué, BCGFi se tient plus que jamais à vos côtés pour décrypter ces mesures, sécuriser votre situation et renforcer votre stratégie financière dans la durée.



