Le « Chèque Habitat », crédit d’impôt pour l’accès à la première propriété

cheque habitat

La région wallonne a instauré depuis le 01/01/2016, un nouveau crédit d’impôt pour les crédits logement hypothécaires: le « Chèque Habitat » wallon. Il remplace le « bonus logement » qui n’est plus d’application depuis le 1er janvier 2016. Il concerne donc emprunts habitation conclus à partir de cette date.

L’objectif principal est de booster l’accès à la propriété pour tous et quatre ambitions :

  • Soutenir davantage les familles, dont les familles monoparentales.
  • Aider davantage les bas et moyens revenus (l’aide peut aller du simple ou double entre les plus faibles et les plus hauts revenus).
  • Individualiser les droits (l’avantage est octroyé à l’individu et non plus pour l’unité logement).
  • Mettre fin aux « effets d’aubaine » du système actuel.

Conditions d’octroi du Chèque Habitat

Pour pouvoir bénéficier du Chèque Habitat, certaines conditions doivent être réunies :

  • L’emprunt relatif au financement de l’habitation doit avoir été contracté à partir du 1er janvier 2016, doit être d’une durée minimale de 10 ans et couvert par une inscription hypothécaire ;
  • Il doit concerner l’acquisition ou la construction d’un bien immobilier (habitation) en Wallonie. Il est nécessaire de devenir propriétaire d’une habitation, même à titre partiel, attestée par la passation d’un acte de propriété en principe le 31 décembre de l’année de la conclusion du crédit. Un emprunt hypothécaire contracté pour financer des travaux n’ouvre donc le droit au Chèque-habitat que s’ils sont concomitants à l’achat. ). Par contre, les emprunts qui ont été conclus pour le financementdes droits de succession ou des droits de donation afférents à l’habitation entrent également en considération pour la réduction d’impôt ;
  • L’habitation doit être « propre » : le propriétaire doit occuper lui-même l’habitation (il ne peut y avoir qu’une seule habitation propre par contribuable). Des exceptions existent et sont prévues par la législation fiscale (ex : travaux…) ;
  • L’habitation doit être unique : au 31 décembre de l’année de la conclusion du crédit, le propriétaire ne peut pas, à côté de l’habitation en question, posséder d’autres habitations dont il est (co)propriétaire, nu-propriétaire, usufruitier, superficiaire, emphytéote ou possesseur. Il existe néanmoins des exceptions : pour la copropriété, nu-propriété et usufruit d’une habitation reçue en héritage, pour une autre habitation si celle-ci est mise en vente au 31 décembre de l’année de conclusion du crédit pour autant qu’elle soit effectivement vendue au plus tard le 31 décembre de l’année suivante et pour les habitations louées via une Agence immobilière sociale (AIS) ou par une société de logement public. Si l’habitation ne reste pas unique (si l’unicité est rencontrée au moment de la conclusion du crédit, mais pas après), l’avantage est réduit et porté à celui existant à partir de la 11e année (50 %).

Modalités d’octroi du Chèque Habitat

  • Le Chèque habitat ne donne pas droit à une réduction d’impôt ordinaire, mais à une réduction d’impôt qui est transformable en un crédit d’impôt;
  • L’avantage fiscal est accordé dès l’exercice d’imposition qui suit l’année de conclusion du crédit ; Si l’emprunt est conclu en 2016, la réduction est donc accordée à partir de l’année de revenus 2016 (ex. d’imp. 2017).
  • Durée de l’avantage : 20 périodes imposables. Le nombre de réduction (ou crédit) d’impôt auquel à droit le contribuable au cours de sa vie est fixé à maximum 20 réductions (= 20 « droits de tirage »);
  • Si la condition de propriété n’est plus rencontrée, le droit est suspendu.
  • L’avantage n’est octroyé que pour les revenus inférieurs ou égaux à 81.000 €. Par revenu, on entend ici le revenu net imposable. Il se compose des revenus de biens immobiliers, des revenus de capitaux et biens mobiliers, des revenus nets professionnels et des revenus divers, déductions faites des charges professionnelles et des rentes alimentaires et constitue la base de calcul de l’impôt.

Calcul de l’avantage

L’avantage est composé de deux parties :

  • Un montant forfaitaire « enfant », à savoir 125 €/enfant. Ce montant est accordé une seule fois par enfant et est réparti entre les deux parents ;
  • Un montant variable calculé sur base des revenus du contribuable. Le montant variable de référence (montant variable maximal – MVM – 1520€) est octroyé pour les revenus nets imposables allant jusque 21.000 €. Pour les revenus nets imposables supérieurs à ce montant, l’excédent par rapport à 21.000 € est multiplié par un coefficient (1,275%) et déduit du montant variable maximal.

Par ailleurs, il est soumis aux conditions suivantes :

  • L’avantage est octroyé les 10 premières fois. Il est réduit de 50 % les 10 dernières années ;
  • Son montant de l’avantage est limité à la somme des remboursements de l’année en intérêts et capital et de la prime d’assurance vie individuelle liée à l’emprunt hypothécaire ;
  • L’octroi de l’avantage est indépendant du bénéfice ou pas d’un régime antérieur, mais cela suppose le respect de l’ensemble des conditions ;
  • Il est procédé à une vérification du respect des conditions annuellement.

La grille des avantages est disponible ici.

 

 

Des droits d’enregistrement à la hausse pour les multipropriétaires en Wallonie

mulitpropriétaire

En Wallonie, les droits d’enregistrement sont désormais à 15% pour le 3ème immeuble d’habitation et les immeubles d’habitation suivants. Les droits d’enregistrement sont normalement fixés à 12,5% pour les ventes, échanges et toutes conventions translatives à titres onéreux de propriété ou d’usufruit de biens immeubles en Région wallonne. La mesure vise donc clairement les investisseurs et multipropriétaires.

La notion d’ « immeuble d’habitation » désigne un immeuble ou une partie d’immeuble, situé en Belgique ou à l’étranger, notamment la maison unifamiliale ou l’appartement qui est destiné à être habité par un ménage ou qui est utilisé comme tel.

Lorsqu’un immeuble a été spécialement aménagé ou transformé pour abriter plusieurs logements nettement distincts, chacun de ceux-ci est considéré comme constituant une habitation propre.

Il n’est pas tenu compte :

  • des immeubles sur lesquels l’acquéreur, personne morale ou physique, détient moins de 33% en pleine propriété ou en usufruit ;
  • des immeubles dont l’acquéreur a réellement cédé par acte authentique le droit réel lui appartenant au plus tard dans les douze mois de l’acte authentique d’acquisition du 3ème immeuble ;
  • des immeubles qui font l’objet d’une mesure d’expropriation ;
  • des immeubles dont l’acquisition a été imposée au tarif de 5%.